Avec l’âge, vient souvent une perte d’audition. Ce qui n’est pas forcément gênant en soi.
Parce que ça peut se « réparer ». Mais, malheureusement, une perte de l’audition s’accompagne souvent aussi de bourdonnements d’oreille, autrement dit, d’acouphènes.
Près de 20 millions de français en souffrent. Bien plus que les seuls seniors affectés. Et du fait de ce nombre, la question des acouphènes peut être quasiment considérée comme une grande cause nationale. Pourquoi ?
Parce qu’avoir à supporter des acouphènes en permanence peut vraiment rendre « fou ». Tant leur présence est insupportable. Alors que faire pour s’en débarrasser ?
Aperçu en quelques titres
Des acouphènes, qu’est-ce que c’est ?
Evidemment, avant de chercher à se débarrasser de ses acouphènes, mieux vaut savoir à quoi on a affaire. Les décrire est facile. Tous ceux qui en souffrent savent que les acouphènes, dans les oreilles et dans la tête, sont seulement perceptibles par eux-mêmes.
Par suite, inutile de demander à son entourage, s’il les perçoit, parce que sauf dans le cas d’un examen médical du système circulatoire ou du système nerveux, il ne peut rien entendre. Raison pour laquelle les acouphènes sont dit subjectifs.
Ce qui représente 99% des cas. Les autres, le 1% restant, sont les acouphènes dit objectifs.
Cela dit, il y a acouphènes et acouphènes. Quand on en a, on peut entendre des choses comme des sonneries intermittentes, des sifflements, des craquements, etc. et bien sûr, des bourdonnements.
C’est pourquoi on préfère finalement parler d’acouphènes, plus généraux, plutôt que, par exemple, de bourdonnements d’oreille, plus spécifiques. Dans une oreille ou dans les deux. Et cela, de manière plus ou moins prononcée, suivant les moments ou l’état de fatigue.
En fait, on distingue trois types d’acouphènes : l’acouphène tonal, l’acouphène pulsatile et l’acouphène musical. Le premier est celui qui regroupe toutes les manifestations proches du bourdonnement. Le second, comme son nom l’indique, est haché. Il suit en quelque sorte le rythme des pulsations sanguines. Quant au dernier, il correspond à la petite musique entêtante qu’on ne parvient à se défaire.
Qu’est-ce que ça fait à la longue ?
Les sensations produites par le acouphènes sont, d’une manière générale, difficiles à supporter avec le temps et la liste de leurs conséquences est longue :

- A commencer par la détresse. C’est ce qu’on ressent quand on finit par se rendre compte que personne ne peut vous venir en aide. Et c’est ce qui arrive avec des acouphènes qu’on est seul à entendre et dont son entourage ne comprend pas la gravité, car il ne les perçoit pas.
- De la détresse à la dépression, il n’y a qu’un pas. C’est celui qu’on franchit quand le problème posé par les acouphènes paraît définitivement insoluble et irrémédiable.
- Mais avant ces deux états, il y a souvent le passage par un état d’anxiété qui d’occasionnel devient permanent et, de ce fait, handicapant. Il précède souvent la sensation de bourdonnement et finit même par le susciter. De quoi, naturellement, être anxieux.
- Ou être sujet à des sautes d’humeur.
- Etc.
D’où est-ce que ça vient ?
Pour essayer de se débarrasser d’acouphènes aussi encombrants, il est utile d’en rechercher les causes. Car, elles sont multiples. La première est le vieillissement, bien sûr. Mais pas seulement. Car près de 200 problèmes de santé peuvent être à l’origine des acouphènes. Lesquels concernent les seniors au-delà même de leur vieillissement. Citons, entre autres :
- L’obstruction du canal auditif.
- Un traumatisme crânien ou cervical.
- Des troubles articulaires temporo mandibulaires.
- Une tumeur.
- Un excès de pression sinusale.
- Une conséquence de la maladie de Ménière.
- La prise de médicaments ototoxiques.
- Etc.
A partir de cette liste succincte, on comprend qu’il doit bien y avoir un moyen d’agir sur les acouphènes, en agissant sur leur cause, et que, par suite, on a de fortes chances de pouvoir réduire leur nuisance, voire de les faire disparaître totalement. Le rêve !
Mais, quand on a affaire à des acouphènes liées à l’âge, autrement dit, quand on est en présence d’une presbyacousie, c’est une autre paire de manche.
On est là en présence d’un phénomène du même type, au fond, que celui d’une perte de la vision. On peut éventuellement le corriger, mais pas retrouver une audition pleine et entière.
Comment gérer les acouphènes de la presbyacousie ?
Face à une presbyacousie, il n’y a malheureusement pas de traitement capable d’agir pour en supprimer la cause. Le vieillissement du corps humain peut, éventuellement, être ralenti, mais pas, évité. Ou soigné, selon ce qu’espèrent les transhumanistes. Cela dit, on peut chercher à en diminuer l’impact à l’aide de diverses techniques. Plus ou moins efficaces.
- De ce point de vue, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) semblent donner de bons résultats. Elles sont particulièrement adaptées pour traiter les états d’anxiété, on a vu qu’ils précédaient, ou suivaient, les acouphènes, et les ramener à un niveau supportable.
Le principe des TCC est d’agir sur la représentation des choses plutôt que sur les choses elles-mêmes.

Les effets de cette action ont été décrits, très tôt, par Epictète, dans son fameux Manuel, et repris par les non moins célèbres « Pensées pour moi-même » de l’empereur romain Marc-Aurèle.
- Autre thérapie, plus récente, et qui donne également de bon résultats, la thérapie acoustique d’habituation (TAH). Son principe est lié au fonctionnement du cerveau. Ce dernier filtre, en permanence, les informations qui lui parviennent.
C’est ce qui explique, notamment, les différences flagrantes entre les témoignages de personnes ayant assisté au même évènement. La TAH s’inspire de ce fonctionnement pour aider les patients à « oublier’ leurs acouphènes.
En agissant, entre autres, sur l’environnement sonore des personnes sujettes aux acouphènes. Bref, on les entend moins quand il y a beaucoup de bruits tout autour.
- A défaut de thérapies qui supposent toujours une forte coopération entre le thérapeute et le patient, on peut toujours tenter le recours, beaucoup plus passif, à des médicaments. Le dictionnaire Vidal indique :
Les médicaments contenant de la trimétazidine (Vastarel et ses génériques) ont longtemps été indiqués dans le traitement des acouphènes. Mais, en juillet 2012, l’Agence européenne du médicament a recommandé de ne plus utiliser la trimétazidine dans le traitement des bourdonnements d’oreille.
- Reste enfin, la pose d’une, ou deux, prothèse auditive. Toujours selon le dictionnaire Vidal :
Une prothèse auditive peut être intéressante lorsque les bourdonnements d’oreille sont associés à une baisse légère de l’audition.
Les acouphènes, mal du siècle ?
Vu le nombre de personnes qui souffrent d’acouphènes, plusieurs millions, représentant près d’un quart de la population française, on ne peut qu’être, globalement, sensible à un tel sujet. D’un point de vue préventif aussi bien que curatif.
Cela dit, cette proportion croissante est forcément liée à la proportion croissante de seniors dans cette même population. Une fois éliminées les causes les plus pathologiques des acouphènes, ceux-ci ne peuvent être traités que par le biais de thérapies appropriées, physiques ou psychologiques.
Ce qu’il faut retenir, c’est que les acouphènes ne sont pas fatals et qu’il est toujours possible, finalement d’apprendre à vivre avec et d’améliorer son confort de vie. Ce n’est déjà pas si mal.