Peut-on guérir du vieillissement et augmenter son espérance de vie en bonne santé ?

Peut-on guérir du vieillissement ?

A regarder les réponses que certains scientifiques comme Nir Barzilai, directeur de l’Institute for Aging Research de l’Eisntein College of Medecine de New York, la question est loin d’être loufoque. Après tout, à l’ère du transhumanisme ou de l’humanité augmenté, pourquoi faudrait-i s’en étonner ? Dès lors, foin des recettes alternatives à base de traditions millénaires chinoises ou autres, et cap sur les recherches les plus avancées des grands labo pharmaceutiques occidentaux. D’autant que le marché anti-vieillissement, ou de l’espérance de vie en bonne santé, est un marché extrêmement prometteur. Cela dit, quelle stratégie adopter quand on franchit la limite fatidique des 65 « balais » ? Celle où, une fois franchie, il ne reste plus qu’une dizaine d’années de vie en bonne santé ?

 

Aperçu en quelques titres

C’est quoi l’espérance de vie en bonne santé ?

Les économistes parlent volontiers de l’espérance de vie pour en déduire que, dés lors qu’elle s’allonge de manière incroyable, il faut naturellement repousser l’âge du départ à la retraite. Logique imparable, non ? Mais, ce dont ils parlent, c’est essentiellement de l’espérance de vie globale.

Augmentation de l’espérance de vie globale

De ce point de vue, elle est actuellement de 85,4 ans pour les femmes et de 79,3 ans pour les hommes. Par rapport à 2020, où elle avait fortement baissé, à cause du Covid, elle a repris sa marche en avant en gagnant 0,3 ans d’espérance de vie pour les femmes et 0,2 ans pour les hommes.

C’est mieux que la moyenne européenne, mais ça ne veut pas dire, finalement, grand ‘chose.

Augmentation de l'espérance de vie globale
Augmentation de l’espérance de vie globale

Définition de l’espérance de vie globale

Alors, quand on parle d’espérance de vie globale, de quoi parle-t-on au juste ? Là, soyons clair, il s’agit de l’espérance de vie à la naissance ! Autrement dit, les chiffres les plus récents dans ce domaine concernent les individus nés en 2021 !

De sorte que si on remonte dans le temps, les chiffres sont beaucoup moins flatteurs. Ainsi, l’espérance de vie globale d’une femme née en 1950 est de 69,2 ans et celle d’un homme, né à la même date, est de 63,4 ans.

De quoi se voir largement comme un survivant quand on est un natif des années cinquante et qu’on a dépassé cet âge moyen ! Ce qui reste, évidemment, beaucoup mieux que l’espérance de vie globale des individus nés, par exemple, au milieu du XVIII -ème siècle.

A cette époque, du fait de la très forte mortalité infantile, il faut bien le dire, ils ne pouvaient guère envisager vivre au-delà de 25 ans.

Vieillissement de la population française

On n’en est plus là, fort heureusement, et le vieillissement accéléré de la population française en est la meilleure illustration. Au 1er janvier 2020, les seniors de plus de 65 ans représentent 1/5ème de la population française. Laquelle, rappelons-le, comprend près de 68 millions d’individus au 1er janvier 2022.

Et ça ne va pas s’arrêter. La part des seniors de plus de 65 ans dans la population française totale devrait passer du 1/5ème au 1/3 dans les prochaines décennies. La faute, parait-il, aux baby boomers.

Ce qu’il faut retenir de cette évolution, c’est que tout tourne, au fond, autour de 65 ans.

Différence entre espérance de vie globale et espérance de vie en bonne santé

Différence entre espérance de vie globale et espérance de vie en bonne santé
Différence entre espérance de vie globale et espérance de vie en bonne santé

Plus intéressante que l’espérance de vie globale, l’espérance de vie en bonne santé prend, de fait, la plupart du temps,  le seuil de 65 ans comme limite d’âge de référence. En effet, c’est, en général, à partir de cet âge que les démographes calculent le nombre d’années sur lesquelles un senior de 65 ans peut compter pour vivre sans incapacité majeure.

En 2020, derniers chiffres connus, cette espérance de vie en bonne santé à partir de 65 ans était de 12,1 ans pour les femmes et de 10,6 ans pour les hommes. Ce qui signifie qu’une femme de 65 ans peut espérer échapper aux gros problèmes de santé jusqu’à ses 77 ans ans et un homme, jusqu’à ses 75 ans. Ce que chacun a d’ailleurs pu déjà observer de lui-même, sans recourir aux statistiques.

A noter, en passant, ce qui peut fournir aussi un bon éclairage sur les discussions en cours sur l’âge du départ à la retraite que globalement pour l’ensemble des tranches d’âge, l’espérance de vie en bonne santé est de 64,1 ans pour les femmes et de 62,7 ans pour les hommes. Ce qui devrait, en principe, aider à « remettre les pendules à l’heure », dans ce domaine.

 

Les deux grands types de stratégies pour allonger l’espérance de vie en bonne santé

En définitive, pour répondre à la question posée, à savoir si on peut guérir du vieillissement, la vraie question est plutôt de savoir ce qu’on peut faire pour allonger la durée de l’espérance de vie en bonne santé et cela, quand on vient, notamment, de passer l’âge de 65 ans.

Et la réponse à cette question relève d’un seul objectif :  que peut-on réellement faire pour retarder les effets des défaillances « système »? Autrement dit, que peut-on faire pour empêcher que le traitement d’une affection soit suivie d’une autre, puis d’une autre encore, jusqu’à la défaillance totale de ses capacités physiques et mentales.

Pour reculer le moment où les défaillances « systèmes » deviennent progressivement insurmontables, on peut, en réalité, mettre en œuvre deux grands types de stratégie : l’un, fondé sur l’hygiène de vie, l’autre, sur les molécules.

Les trois piliers de la stratégie fondée sur l’hygiène de vie

On peut résumer la stratégie antivieillissement, ou plus exactement d’allongement de l’espérance de vie en bonne santé, fondée sur l’hygiène de vie, en trois mots : alimentation, rythme de vie et environnement.

Quelle alimentation pour vivre mieux plus longtemps ?

Ses principes sont connus depuis longtemps. Des quantités modestes, pas ou peu d’alcool, pas ou peu de sucre, pas ou peu de matières grasses. Cela pour le bien-être général et avec comme « juge de paix », la balance. C’est-à-dire, le pèse personne !

Ne pas oublier que, selon l’adage, qui vaut ce qu’il vaut, quand on a visiblement des kilos à perdre :

Un kilo de moins, c’est une année d’espérance de vie en plus.

Naturellement, suivant les besoins propres à chacun, une diète particulière peut être suivie. Dans ce cas, il est conseillé de s’adresser à un diététicien diplômé. Cela vaudra toujours mieux que de céder à des propositions commerciales pas toujours honnêtes.

Quel rythme de vie avoir pour vivre mieux plus longtemps ?

Là aussi, on sait ce qu’il faut faire depuis longtemps et cela tient en un mot : bouger. Non pas s’agiter en tout sens et parcourir le monde, souvent à tort et  travers, poussé par une irrépressible anxiété, l’anxiété des seniors, mais tout simplement pour éviter les méfaits, comme ceux, par exemple, de la diverticulose, d’une sédentarité excessive.

Celle du fauteuil qu’on ne quitte plus alors qu’on a encore les moyens de se lever et de marcher. Ou encore, celle de la sieste devenue nocive à force de n’en plus finir. Partant de là, « bouger » dans le but d’allonger son espérance de vie en bonne santé peut prendre de multiples formes.

Si on a un chien comme animal de compagnie, voilà une belle alternative au vélo qu’on peut détester pour toutes sortes de raisons, malgré tout l’intérêt que le vélo présente pour entretenir sa forme. C’est qu’un chien, il faut forcément le sortir, à un moment ou à un autre. Et cela, pendant une durée minimum, car il n’accepte pas la tricherie très longtemps !

Bon, si on manque d’imagination dans ce domaine, on peut toujours feuilleter un de ces nombreux guides pour bien vieillir qui existent sur le marché. Nul doute qu’on ne finisse par y trouver le bon « truc » à faire pour bouger en toute quiétude.

Où s’installer pour vivre mieux plus longtemps ?

Autre facteur incontournable en matière d’hygiène de vie pour prolonger son espérance de vie en bonne santé, c’est tout simplement le lieu où l’on vit. D’emblée, on rêve à des destinations de « rêve », justement, où il fait bon vivre. Raison pour laquelle tant de seniors partent au loin, soit de manière définitive, soit pour de longs séjours. Ou au moins, pour passer de bonnes vacances.

Mais que faire quand on n’a pas l’âme baladeuse, ou qu’on n’a pas les moyens de changer d’environnement ou d’habitat ? En vérité, beaucoup de choses peuvent être faites pour se créer un environnement propice à un meilleur confort de vie. Ne serait-ce, entre autres, qu’en choisissant bien les couleurs des murs de son logement.

On le sait maintenant très bien, les couleurs agissent sur l’état de santé moral et physique, de manière précise, du fait, notamment, de la signification propre à chacune des couleurs :  couleurs primaires, couleurs secondaires ou couleurs éponymes.

Les trois piliers de la stratégie fondée sur un accompagnement médicamenteux et nutritionnel

Et hop ! Le comprimé ou la crème qui va bien et l’espérance de vie en bonne santé doit automatiquement s’accroître ! Evidemment, les choses sont un peu plus compliquées. Certes, on peut en attendre légitimement des effets positifs. Mais jusqu’à présent, on n’a pas encore trouvé le produit miracle, l’élixir de jouvence que recherchaient déjà les alchimistes du Moyen-Âge.

Les crèmes anti-âge

A défaut d’élixir, on peut toujours commencer par la crème miracle. Il en existe d’excellentes, le plus souvent, à base de vitamine E. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les plus chères ne sont pas forcément les meilleures. En tout cas, les tâches brunes, et autres tâches de vieillesse, n’ont qu’à bien se tenir, car l’effet sur elles des crèmes anti-âge est, en général, indéniable.

Les compléments alimentaires : B3, A, C, E, D

Une autre façon, simple et routinière, de jouer contre le temps qui passe et de garder une mine florissante, c’est de prendre l’habitude de faire des « cures », plus ou moins prolongées, de compléments alimentaires avec des dosages variables en vitamines et en oligo-éléments.

Les compléments alimentaires
Les compléments alimentaires

Vu le grand nombre de produits proposés, le mieux est assurément de demander conseil à son pharmacien. Conseil qui vaut aussi, d’ailleurs, pour le choix d’une crème anti-âge.

Les molécules de synthèse

Quand on aborde les molécules de synthèse, c’est là qu’on se rapproche le plus de l’élixir de jouvence. Celui qui a tant été recherché par les alchimistes. Le principe de base de ces molécules, c’est leur prétention à lutter contre le vieillissement comme un médicament quelconque peut le faire contre une maladie ou un symptôme particulier.

L’idée de chercheurs comme Nir Barzilai est de considérer le vieillissement comme le résultat d’un affaiblissement général du métabolisme du corps humain. C’est cet affaiblissement qui a pour conséquence l’enchaînement mortifère des affections qui finissent par se suivre les unes après les autres.

De ce point de vue, il suffit donc de contrecarrer les facteurs généraux, ou particuliers, de cet affaiblissement. C’est ce qui va permettre de pouvoir récupérer quelques années d’espérance de vie en bonne santé supplémentaires.

On a ainsi le choix entre des substances anti-glycation, des activateurs de télomérase, des molécules senolytiques, des régulateurs des voies métaboliques, comme le resveratrol, ou encore certains médicaments allopathiques, comme la metformine.

C’st notamment sur les effets à long terme de la metformine que le Dr Nir Barzilai a fait porter ses recherches avec, semble-t-il, des résultats très prometteurs. N’oublions pas pour autant la fameuse DHEA.

 

La stratégie holistique comme synthèse des deux grands types de stratégie

Que faut-il retenir des deux grands types de stratégie ayant vocation à augmenter l’espérance de vie en bonne santé ? Que tout est question de dosage ! Et, en définitive, la meilleure stratégie, c’est celle qui prend un peu de tout à chacun.

Autrement dit, pour allonger son espérance de vie en bonne santé, il faut se concocter la meilleure synthèse possible. Ce qui ne peut se faire qu’en tenant compte de sa personnalité et des moyens dont on dispose.

Cela dit, quoi qu’il en soit, comme aimait à le dire Henri Matisse :

Si on ne peut s’empêcher de vieillir, on peut toujours s’empêcher de devenir vieux.

"Si on ne peut s'empêcher de vieillir, on peut toujours s'empêcher de devenir vieux." Henri Matisse
« Si on ne peut s’empêcher de vieillir, on peut toujours s’empêcher de devenir vieux. » Henri Matisse