Pourquoi et comment faire la sieste ?

Pourquoi et comment faire la sieste ?

Mais pourquoi donc faire la sieste, quand il est tellement plus chic de dire qu’on n’a besoin que de 3 ou 4 heures de sommeil par nuit ? Comme Bonaparte, Churchill ou Victor Hugo ! La vie est tellement courte ! Alors pas de temps à perdre à dormir. Et encore moins à faire la sieste ! Bon, évidemment, les choses ne sont pas aussi simples. Les petits dormeurs ne sont souvent que des dormeurs anxieux, ou surbookés, qui se rattrapent quand ils le peuvent. Discrètement, si possible. Jacques Chirac en est un bon exemple. Il dormait peu, mais multipliait les micro-siestes à la moindre occasion. Alors, la sieste, bonne ou mauvaise chose ?

 

Aperçu en quelques titres

Pourquoi faire la sieste ?

La sieste, ça concerne qui ?

Disons, d’emblée, que c’est d’abord une question d’ordre pratique. Quand on est encore encore engagé dans la vie active, il n’est pas très commode de fermer la porte de son bureau, ou de s’allonger sur un banc dans un parc public, pour piquer un « petit roupillon » après déjeuner. Le cadre ou l’employé modèle se doit d’être toujours actif et de montrer qu’il est dispo 24h sur 24.

Et les entreprises où on a compris qu’il pouvait y avoir un avantage à laisser son personnel à « piquer du nez » à certains moments et où à prévoir des temps de repos en conséquence sont plutôt rares. C’est quand même mieux pour l’image de marque de l’entreprise de vanter des équipes toujours sur le pont,  prêtes à rendre service à la clientèle, n’importe où, n’importe quand.

La sieste, ça concerne qui ?
La sieste, ça concerne qui ?

Moyennant quoi, certains spécialistes s’inquiètent de la « Grande Démission » qui gagne la France.  Selon la Dares, près de 470 000 français ont quitté leur CDI au cours du premier semestre  de l’année 2022, soit 20 % de plus qu’en 2019 !  Principal motif :  le ras-le- bol. De sorte que, dire dans le même temps qu’il y a pénurie de main d’œuvre et que franchement les gens ne veulent décidément pas travailler est un tantinet surréaliste.

Oui, mais que vient faire la sieste là-dedans ? Elle est un indicateur. Car, la façon dont on la considère témoigne d’une certaine philosophie de la vie, moins tendue vers le quantitatif et plus orientée vers le qualitatif. En entreprise, cela concerne principalement les quinquas, et hors entreprise, les seniors.

D’où vient le besoin de faire la sieste ?

Qu’on soit quinqua ou senior retraité, avant de lister les bienfaits de la sieste qu’on se plait, ici ou là, à mettre en avant avec gourmandise, il n’est pas inutile de chercher à savoir pourquoi on en éprouve le besoin. Après tout, comme le répétait un célèbre homme d’affaires, Morton Mandel, un ami de Peter Drucker, quand on lui demandait quel était le secret de sa réussite : Find the need and fill it !

La première cause est l’âge. Semble-t-il. Quand on est encore nourrisson, on dort tout le temps. A l’autre bout, on est tenté d’en faire autant. Et ça commence tôt, vers 50 ans ! Puis, ça ne s’arrange pas. Passé 80 ans, la sieste parait quasi obligatoire. Mais, l’âge n’est qu’un faux semblant. La vraie cause, le plus souvent, c’est la plus ou moins bonne qualité du sommeil.

D'où vient le besoin de faire la sieste ?
D’où vient le besoin de faire la sieste ? 

Et à l’origine d’une mauvaise qualité du sommeil, il n’y a, en général, qu’une cause : les troubles du sommeil. Que faut-il entendre par troubles du sommeil ? Ce sont toutes ces gênes que produisent, entre autres, des embarras physiques, comme l’apnée du sommeil, les bouffées de chaleur, etc., ou des difficultés psychologiques, telles qu’angoisses ou anxiété. Récurrentes, ces gênes finissent par rendre complètement insomniaque.

Cela dit, même sans troubles de sommeil à compenser, on peut prendre l’habitude de faire la sieste. Tout simplement parce qu’on a compris tous les bienfaits qu’on peut en retirer.

 

Quels sont les bienfaits de la sieste ?

Les bienfaits de la sieste sont à la fois d’ordre physiologique et d’ordre mental.

Les bienfaits physiologiques de la sieste

Le premier de cet ordre est la sensation de repos. Mais, ce peut être aussi bien mental. On pense moins, de fait, à ces autres bienfaits, purement physiologiques, eux, que sont notamment la diminution de le tension artérielle et dc l’amélioration induite du système cardio-vasculaire, ou encore, le renforcement du système immunitaire.

Dans quelle proportion, difficile à dire, soyons raisonnable. Mais, en ces temps de pandémie et de climat anxiogène, ça va indiscutablement dans le bon sens. Même si, précisément pour ces raisons, ce n’est pas facile à pratiquer. Dur, dur, d’aller faire la sieste juste après avoir vu les images d’une chaine d’info en continu.

Les bienfaits mentaux de la sieste

Ils sont plus faciles à ressentir immédiatement. Comme le disent certains habitués, férus d’informatique, il est vrai, ça fonctionne comme lorsqu’on appui sur la touche « reset » d’un ordinateur. Tous les bugs et les cookies de la session précédente sont supprimés et on peut relancer une nouvelle session sur une base « propre ».

Les bienfaits mentaux de la sieste
Les bienfaits mentaux de la sieste

On peut préférer l’image d’un tableau noir que l’on nettoie après l’avoir couvert de craie, si on veut rappeler de vieux souvenirs, pour, ensuite, être plus à même d’étudier les éléments d’un nouveau problème. Sur un tableau bien propre lui aussi.

Et ce n’est pas tout. Outre l’aspect « nettoyage » de ce qui est en mémoire, la sieste a pour effet de faciliter l’intégration des données et donc d’améliorer l’efficacité des processus cognitifs.  Rien que pour ça, la sieste devrait être obligatoire !

La sieste est-elle une activité risquée ?

Cependant, pour certains chercheurs, les choses ne sont pas si simples, en effet, disent-ils :

Nous notons qu’une augmentation du temps de sieste en journée est associée à une diminution des performances cognitives, et, en particulier, celles des fonctions exécutives.

Waouh ! La sieste serait-t- elle, finalement, une activité hyper dangereuse ? Comme toujours, tout dépend ! Et tout dépend, notamment, de la manière dont on fait la sieste.

 

Comment faire une bonne sieste ?

A quelle heure faire la sieste ?

Il ne faut pas confondre sieste et somnolence maladive. Tout d’abord, comme l’indique son étymologie, la sieste est un « sport » qui se pratique à la sixième heure. Autrement dit, à la sixième heure après le lever du soleil. Dans les sociétés traditionnelles, c’est l’heure du répit, c’est l’heure de midi.

A quelle heure faire la sieste ?
A quelle heure faire la sieste ?

C’est une heure qui n’a pas toujours eu bonne réputation. La sixième heure, c’est l’heure à laquelle le Christ succombe sur la croix.

La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure. (Marc 15:33)

C’est aussi celle où les pauvres d’une société essentiellement rurale constatent qu’eux n’ont rien pour s’alimenter à ce moment-là, comparé aux autres.

Aujourd’hui, oubliée la sixième heure, et place à la sieste d’après-déjeuner. En général, autour de 14 h.

Une sieste, ça dure combien de temps ?

Pour commencer, les adeptes de la sieste ne font pas forcément une sieste tous les jours. La moitié des seniors, par exemple, ne font que 3 à 6 siestes par semaine. En outre, cette sieste dure rarement plus d’une demi-heure.

A noter que plus on avance en âge, plus la durée de la sieste s’allonge. Cependant, il n’est jamais bon que le « siesteur » tombe dans un sommeil profond pendant sa sieste. De fait, une sieste lourde et profonde qui se prolonge peut être le symptôme d’un dérèglement neuronal.

En fait, une sieste ne doit pas être telle qu’elle en vienne à perturber le cycle circadien ordinaire. En principe, on dort en moyenne 7h13 par cycle de 12 h en semaine et 7h30 en week-end. Trop de sieste peut nuire à cette moyenne.

Où faire la sieste ?

On peut, bien sûr, se mettre n’importe où pour faire une sieste. Mais, si on veut vraiment en tirer tous les bénéfices et pratiquer sérieusement « l’art de faire la sieste », il faut choisir soigneusement le lieu où l’on va pratiquer régulièrement cet art.

Que ce soit en intérieur ou en extérieur, il faut veiller à ne pas être dérangé. Le lieu où l’on fait la sieste est un endroit « sacré », retiré, où les « étrangers » n’entrent pas, ou ne pénètrent pas.  Sauf urgence !

Où faire la sieste ?
Où faire la sieste ?

Par ailleurs, ce lieu doit être équipé. On ne fait pas de bonne sieste « assis »,  la « bouche ouverte ». On doit donc pouvoir s’allonger commodément. Sans être gêné aux entournures.

De plus, il faut pouvoir être à bonne température. Quand on dort, la température du corps baisse. Par suite, suivant la saison, il faut avoir à proximité, et de préférence sur les genoux, une petite couverture, plus ou moins épaisse.

Enfin, on ne fait pas la sieste en plein soleil, ou les volets grand ouverts. La sieste se pratique dans la pénombre. Ou, à défaut, avec un masque de sieste. C’est ainsi qu’on suscite la production de mélatonine, l’hormone du sommeil.

 

Dernières recommandations pour être sûr de réussir sa sieste

La régularité est un gage de succès.

L’habitude, ou la routine, dans ce domaine, comme dans d’autres, est un excellent facteur de succès, quand elle est employée à bon escient. Ici, elle facilite l’endormissement !

Mettre son esprit au repos

La sieste, c’est la sieste. La résolution des problèmes en cours, grands ou petits ; le cerveau ne fait pas la différence ; peut bien attendre 30 minutes. D’autant qu’après un « reset », on est beaucoup plus apte à trouver des solutions appropriées.

Couper son téléphone

C’est pratiquement le corollaire de la recommandation précédente. Il est très, très rare qu’une conversation téléphonique soit urgente au point de devoir être  prise sans délai.

Respirer calmement

Si on fait par ailleurs des exercices de relaxation, c’est le moment d’en mettre quelques uns en pratique. Mais, on peut se contenter de ralentir tout simplement son rythme respiratoire. Sans en faire, naturellement, un défi. On s’efforce de respirer moins vite, c’est tout.

Et se laisser aller

Autrement dit, ne plus penser à rien et profiter du temps qui passe. Ou méditer cette citation d’un retraité de Goussainville :

Je suis très pieux, j’adore faire la sieste.

"Je suis très pieux, j'adore faire la sieste."
« Je suis très pieux, j’adore faire la sieste. »

Endormissement garanti, et beaux rêves en supplément…