Quelle aide peut-on avoir quand on est senior et qu’on reste chez soi ?

Quelle aide peut-on avoir quand on est senior et qu'on reste chez soi ?

Tous les seniors ne vont pas en Ephad ou en résidence seniors. Et même, grâce à l’aide aux seniors, on peut dire que la majorité d’entre eux  restent chez eux. Si on en croit certaines statistiques, ils sont ainsi près de 12 millions de plus de 60 ans dans ce cas.

Si on rapporte ce chiffre à celui de l’ensemble de la population de plus de 60 ans qui est, selon les derniers chiffres clés communiqués par le ministère des solidarités et de la santé, de 15 millions, c’est même 80 %. Ce qui permet, heureusement, de relativiser les constats établis par Victor Castanet dans son livre « Les fossoyeurs ».

Tous, bien évidemment, ne ressentent pas le besoin d’être aidé. Mais, plus les seniors avancent en âge, et plus ce besoin se fait sentir. Cela dit, quoiqu’il en soit, plus d’un quart des plus de 60 ans, soit plus de 3 millions d’entre eux, sont, d’ores et déjà, contraints de se faire aider.

Alors que peut-on faire exactement dans ce domaine ? A qui peut-on s’adresser ? Et combien ça coûte ?

 

Aperçu en quelques titres

Les différents domaines de l’aide aux seniors

 

L’article D 7231-1 du code du travail dénombre plus d’une vingtaine d’activités pouvant faire l’objet d’un service d’aide à la personne. Suivant leur nature, ceux qui exercent ces activités doivent seulement les déclarer ou être agrées. Quoi qu’il en soit, on peut distinguer deux grandes catégories d’activités : celles qui concernent directement la personne et celles qui concernent son environnement, autrement dit, les services indirects à la personne.

 

Les services directs à la personne

 

Ils se répartissent en deux catégories : les services qui aident la personne à l’intérieur de sa maison et ceux qui l’aident à l’extérieur.

 

Les services directs à la personne à l’intérieur de la maison

Ces services vont de l’aide au lever à l’aide au coucher, en passant par la toilette, la prise et la préparation des repas, l’entretien du linge, le ménage, l’assistance administrative et le suivi médical.

 

Les services directs à la personne à l'intérieur de la maison
Les services directs à la personne à l’intérieur de la maison

Naturellement, tous les seniors n’ont pas besoin de l’ensemble de ces aides, mais, on voit bien bien qu’elles peuvent concerner tous les actes de la vie quotidienne.

A noter que certains de ces services peuvent être assurés dans le cadre d’une téléassistance.

Et ce n’est pas tout. Les aides à la personne peuvent aussi s’élargir aux actes quotidiens qui se situent en dehors de la maison.

 

Les services directs à la personne à l’extérieur de la maison

Ces services correspondent à toutes les aides qui permettent à un senior de sortir de chez lui et de faire ce qui bon lui semble. Cela peut aller de l’accompagnement pour faire ses courses à l’accompagnement à la conduite automobile, en passant par l’accompagnement à toute sortie, y compris celle de l’animal de compagnie.

Rappelons que passé un certain âge la conduite de son véhicule par un senior peut constituer un véritable casse-tête. Au point qu’on peut se demander s’il ne faudrait pas revoir les conditions d’attribution du permis de conduire pour en tenir-compte.

 

Les services indirects à la personne

Ce sont les services qui permettent globalement d’entretenir l’environnement du senior. Cela concerne, notamment, tous les travaux de bricolage à l’intérieur, ou à l’extérieur, de la maison et tous les travaux de jardinage à l’extérieur.

Les services indirects à la personne
Les services indirects à la personne

 

Les différentes formules d’aide aux seniors

 

Elles sont globalement de trois sortes. Les seniors peuvent donc faire appel à un service prestataire, à un service mandataire ou à un aidant familial. A noter qu’il est possible de bénéficier des trois types de service simultanément. Evidemment, ils ne peuvent pas, en principe, s’appliquer aux mêmes activités.

 

L’aide aux seniors par un service prestataire

Quand un senior fait appel à un service prestataire, c’est qu’en général, il fait partie des seniors considérés comme particulièrement fragilisés. Du fait, par exemple, d’un handicap ou d’une situation précaire.

L’aide au senior est alors assurée par un salarié d’une structure agréée par le Département. Cette structure, associative ou non, est considérée comme faisant partie du secteur médico-social.

ADMR. L'aide aux seniors par un service prestataire
ADMR. L’aide aux seniors par un service prestataire

En général, elle fait partie d’une des dix  fédérations professionnelles répertoriées par le ministère de l’ Economie et des Finances, comme, entre autres, l’ADMR, bien connue en milieu rural, ou L’UNCCAS qui rassemble la plupart des CCAS communaux ou intercommunaux.

 

L’aide aux seniors par un service mandataire

Le recours à un service mandataire est libre. Le service mandataire est indépendant du Département. Il consiste essentiellement en une mise en relation du senior avec la personne qui va l’aider.

Autrement dit, dans ce cas de figure, le senior aidé a le statut d’employeur pour la personne qui l’aide. C’est à lui de faire le nécessaire pour établir son contrat de travail, ses bulletins de paye et ses congés payés.

L'aide aux seniors par un service mandataire
L’aide aux seniors par un service mandataire

Naturellement, la structure mandataire l’accompagne dans toutes ses démarches et se rémunère en fonction du service rendu. Parmi les services mandataires les plus populaires, citons, entre autres, Petit-fils, O2, ou encore Ouihelp.

A noter que ces entreprises doivent avoir été déclarées auprès d’une Direction Régionale et interdépartementale de l’Economie et du Travail (DRIEETS) et qu’il convient d’examiner avec attention les conditions de mise en oeuvre de leur mandat.

On peut également se renseigner auprès des fédérations professionnelles qui les concernent.

 

Les différents types d’aidant familial

On parle aussi de proche aidant ou d’aidant naturel. Dans ce cas de figure, le service d’aide aux seniors est assuré par un proche. Proche, cela va de quelqu’un qui a un lien de parenté avec le senior, à quelqu’un qui est proche par les liens privilégiés noués au fil du temps ou par la force des choses. Un suivi médical, par exemple.

L’article R 245-7 du code de l’action sociale et des familles définit précisément ce qu’il faut entendre par aidant familial. L’aidant naturel est, quant à lui, définit par l’article L 1111-6-1 du code de la santé publique.

Selon l’association française des aidants, il y aurait actuellement près de 11 millions d’aidants. Par ailleurs, depuis la loi Adaptation de la société au vieillissement (ASV) de 2018, ces derniers bénéficient d’un statut juridique reconnu.

 

Comment payer son aide à la personne ?

 

Service prestataire et service mandataire

Tout service a un prix ou un coût. Il est acquitté indirectement à la personne qui assure le service via la structure qui l’emploie.  Soit directement, via un bulletin de salaire établi par le senior lui-même.

Mais, dans ce dernier cas, la relation employeur-salarié peut être ultra simplifiée. Pour cela, il faut recourir au Cesu mis en place par l’Urssaf. De fait :

Le Cesu est une offre simplifiée pour déclarer facilement la rémunération de votre salarié à domicile pour des activités de service d’aide à la personne. Le Cesu concerne tous les particuliers à différents moments de leur vie.

CESU. Service prestataire et service mandataire
CESU. Service prestataire et service mandataire

Il existe, par ailleurs, une offre plus étoffée avec le Cesu +. Dans ce cas, il suffit alors déclarer chaque mois le nombre d’heures réalisées par l’aide à domicile et le Cesu + se charge du reste.

A noter, par ailleurs, que l’emploi d’une aide à domicile ouvre droit à un crédit d’impôt non négligeable de 50 %.

 

Service par un aidant familial

C’est ici qu’on parle plus de coût que de prix. Pour assurer son service d’aide auprès de son parent, l’aidant familial va devoir, par exemple, prendre sur ses heures de travail, aménager son logement, etc. Tout cela représente un coût certain. C’est pourquoi un aidant familial peut bénéficier d’un certain nombre d’aides.

Le congé de solidarité et l’AJPA

Tout d’abord, il peut prendre un congé de solidarité de trois mois, renouvelable une fois s’il a une ancienneté d’au moins 1 an dans son entreprise. Son emploi est préservé, mais la durée totale de ce congé ne doit pas dépasser un an sur l’ensemble de sa carrière et le parent aidé doit être en fin de vie.

Il s’agit d’un congé sans solde, mais l’aidant familial a droit à une allocation journalière de proche aidant, dite AJPA, versée par la CAF ou la MSA. Le montant de l’indemnité journalière est actuellement de 58,59 euros par journée et de 29,30 euros par demi-journée.

Aides fiscales pour les aidants familiaux

Elles sont de deux sortes. En effet, elles  prennent, soit la forme d’une déduction fiscale, soit d’un crédit d’impôt. Ainsi, un aidant familial qui accueille chez lui un senior de plus de 75 ans peut déduire de son revenu fiscal les dépenses qu’occasionne cet accueil.

Cette déduction ne peut pas dépasser un plafond fixé, en 2021, à 3592 euros par an. L’avantage en nature, qu’elle peut également représenter, n’entre pas dans le calcul du revenu imposable de l’aidant familial.

En ce qui concerne, le crédit d’impôt, on peut en bénéficier dès lors qu’on fait des travaux d’adaptation du logement accueillant le senior, au titre de son habitation principale, pour tenir compte de ses handicaps. Même chose, si on  procède à l’acquisition d’équipements spécifiques.

La liste des travaux ou des équipements concernés peut être longue. Dans l’un et l’autre cas, le crédit d’impôt est, en principe, de 25 %. Toutefois, ce dernier est plafonné à 5000 euros pour une personne seule et à 10 000 euros pour un couple faisant une déclaration commune.

 

Aides sociales pour les aidants familiaux

Il y a encore d’autres aides qui peuvent faciliter la vie des aidants familiaux. C’est, par exemple, l’aide au répit ou le droit à la formation. L’aide au répit n’est pas quelque chose d’insignifiant. S’occuper d’un senior ayant perdu beaucoup de ses capacités peut vite se révéler « lourd à porter ». Plus lourd, en tout cas, qu’on n’avait pu l’imaginer.

De ce fait, dans le cadre d’une aide au répit il est possible pour un aidant familial de confier le senior dont il s’occupe à une structure d’hébergement temporaire. Comme un accueil de jour ou de nuit. Pour cela, il peut compter sur une aide dont le montant est actuellement de 510, 26 euros par an.

Par ailleurs, la grande affection qu’on éprouve pour un proche que l’on veut aider ne suffit pas toujours à lui offrir un service d’aide à la personne de qualité. C’est pourquoi des formations comme celle que propose, gratuitement en ligne, l’association française des aidants familiaux peuvent s’avérer très utiles.

Cette formation se déroule en 6 modules. Elle propose, entre autres, des solutions pour mieux appréhender le nouveau contexte créé par l’arrivée d’un senior dans une vie bien réglée et un certain nombre de postures pour gérer plus efficacement ses besoins.

 

 

L’aide aux seniors, un moyen de prolonger la vie des seniors

 

Toutes les études le montrent, un senior qui reste chez lui a une plus grande espérance de vie qu’un senior contraint d’être hébergé dans un Ephad. Et cela, indépendamment de ses qualités d’accueil.

Cela dit, plus  un senior avance en âge, plus son autonomie diminue. Quelle que soit son hygiène de vie. Il lui faut donc pallier cette perte d’autonomie par le recours autant que de besoin à un service d’aide à la personne.

Entre le recours à un prestataire, à un mandataire ou à un aidant familial, l’éventail de ses choix est grand. De quoi lui permettre de bénéficier d’une aide réellement personnalisée.

A défaut, il lui reste la possibilité de la solution intermédiaire que peut offrir une résidence seniors. Là aussi, l’éventail des possibilités est vaste, mais, il est souvent difficile pour le senior d’y reconstituer un environnement familier. En tout cas, cela peut nécessiter un certain temps.