Quand on est senior, arrive un moment où on n’a plus trop envie de se faire « suer » en voyageant, bien qu’on en ait envie, de voyager, ni de partir tout seul.
Alors vive le voyage organisé pour seniors ! Et tant qu’à faire « All Inclusive ».
« Senior, j’adore » chante Catherine Ringer.
C’est vrai, la formule a tout pour séduire, mais, à y regarder de près, en fait, le voyage organisé pour seniors n’est pas fait pour tous les seniors. Commençons par les avantages.
Aperçu en quelques titres
Avantages du voyage organisé pour seniors
Profiter de ses dernière années
Avec les années, les petits inconforts s’accumulent et finissent par devenir de gros handicaps. Cela commence par le besoin de s’asseoir dès que la marche devient un peu longue. A quoi s’ajoute une audition qui oblige à faire répéter sans cesse ses interlocuteurs. Ou encore des yeux qui larmoient à la première occasion. Plus, une attention qui a de plus en plus de mal à se concentrer.
Ce ne sont là que quelques uns des inconforts qui pèsent de plus en plus, au fil du temps, passé un certain âge. A chacun de modifier ou de compléter la liste en fonction de sa situation. Toujours est-il, et c’est cela qui est important, c’est que les choses ne devant pas s’arranger, c’est le moment de faire ce qu’on a toujours rêver de faire et de le faire sans tarder.
Faire ce qu’on n’a jamais pu faire
Dans ses jeunes années, on a ainsi rêver, par exemple, de visiter le châteaux de la Loire ou d’aller voir les palais de l’Andalousie. Ou encore, de voir les pyramides égyptiennes. Ou quoi que ce soit d’autre. Pas forcément de très lointain. Et puis, et puis, ça n’a jamais pu se faire.
Le manque d’argent au début de sa vie professionnelle. La maison à construire ou l’appartement à acheter. Les études des enfants. etc. Et voilà la retraite et son lot croissant d’inconforts, quand ce n’est pas d’infirmités.
Faut-il pour autant renoncer à satisfaire cette vieille envie et continuer à ressasser des regrets ? Non. Dès lors qu’on est encore capable de poser les termes d’un problème, on est aussi capable de le résoudre. Et, ici, le résoudre, ça consiste à limiter les risques de tout voyage, en ne partant pas seul.
Attention, à ne pas oublier non plus les autres paramètres !
Partir avec des « copains » et des « copines »
La première solution qui vient à l’esprit, c’est celle qui consiste à suivre les « copains » et les « copines », ceux qu’on s’est fait, par exemple, dans la résidence seniors où l’on réside ou dans l’association où l’on a l’habitude d’aller chanter ou avec laquelle on fait de la marche, pour s’agréger au voyage organisé du mois ou du trimestre.

Partir avec des « copains » et des « copines »
Il serait bien étonnant que, sur l’ensemble, il n’y en est pas un qui finisse par correspondre à ses désirs. D’autant que si on est un habitué ou un « pilier » de ces voyages, on peut toujours finir par prendre une part active dans l’organisation des prochains séjours, notamment, dans le choix de la destination.
Choisir une destination, payer et ne plus s’occuper de rien
Bon, certes, mais attendre que l’occasion se présente, d’une manière ou d’une autre, ce n’est peut-être pas la meilleure façon de réaliser ses rêves. Et puis, si les châteaux de la Loire, c’est faisable, les Pyramides et les pharaons, c’est un peu plus difficile. Et rappelons-le, sans en faire une fixation, l’horloge continue de tourner. Dans ce cas-là, il ne reste plus qu’à aller voir un voyagiste professionnel.
Choisir une destination
Avant d’y aller, il faut commencer par être sûr de la destination où l’on veut aller. Car, si d’une manière générale, n’importe quel voyagiste peut proposer une masse de destinations toutes plus alléchantes les unes que les autres, il n’en reste pas moins qu’il vaut quand même mieux s’adresser à un voyagiste spécialisé dans le type de voyage que l’on recherche et ne pas se laisser embarquer dans quelque chose d’autre.
De ce point de vue, si la destination est essentielle, elle n’est cependant pas le seul critère à prendre en compte. Bien des choses doivent ainsi être considérées comme, entre autres ; cela n’a rien d’original, mais cela doit être bien clair, si on veut être sûr d’éviter les déconvenues ; la qualité du transport, celle de l’hébergement et de la restauration, et la nature des activités.
Pour ce qui est de ces dernières, elles se résument, bien souvent, et cela quelle que soit la manière dont on les présente, aux 3 B. Le premier pour « Bouffe« , le second pour « Belote » et le troisième pour « Balade« . Evidemment, plus on monte en gamme, plus le côté primaire de chacun des « B » s’estompe. Mais, le principe reste le même. Il est facile et amusant d’en faire l’expérience.
Payer son voyage organisé pour seniors
Bon, une fois qu’on a choisi sa destination et son type de voyage, il ne reste plus qu’à le payer. C’est là que les choses peuvent se compliquer. Un peu, seulement. Qu’on se rassure ! A condition, quand même, de faire preuve d’un minimum de vigilance.
D’abord, on a beau faire, mais les euros, ça ne passe pas toujours facilement. Nombreux sont encore les seniors qui continuent à les convertir en francs pour avoir clairement conscience de ce qu’ils représentent. De quoi s’y perdre gentiment.
Et, puis, surtout, derrière un prix, il y a plus ou moins de services qu’il n’est pas toujours aisé de décrypter. C’est là qu’il faut prendre le temps de regarder à la loupe les fameuses petites lignes innocemment placées en bas de page, mais, comme on peut l’imaginer, capitales pour le déroulement du voyage.
Moralité : on ne paie rien sans savoir exactement ce qu’on achète pour le prix demandé. Ce qui n’est rien d’autre que du bon sens.
Ne plus s’occuper de rien
Evidemment, quand il faut sortir son porte feuille et qu’il faut payer, c’est toujours trop cher. Pas forcément sur le moment, mais après, une fois rentré chez soi. Ah ! On n’aurait pas du, etc. L’heure est alors aux regrets.
Cependant, quel que soit le prix payé et si on a bien pris ses précautions pour savoir exactement ce qu’on achète, reste qu’en principe, le senior qui part en voyage organisé n’a plus à s’occuper de rien. Et c’est, quand même, fabuleux.
Pas besoin de chercher sa route, pas besoin de chercher un hébergement, pas besoin de réserver un restaurant, et tutti quanti. Le seul effort à fournir, c’est celui de veiller à bien profiter de son voyage et de suivre le guide.
Inconvénients du voyage organisé pour seniors
Justement, suivre le guide, ce n’est pas toujours une sinécure. C’est surtout là que le bât peut blesser et que tout se joue pour que la participation à un voyage organisé pour seniors soit une réussite et ne se transforme pas en bérézina.
Accepter le programme du voyage organisé pour seniors
Car suivre le guide, autrement dit, suivre le mouvement n’est pas à la portée de tout le monde. Et même pour beaucoup de seniors, c’est presque « demander la Lune ». Tout a beau avoir été bien précisé avant de partir, pour les seniors qui appartiennent à cette catégorie, il y a toujours une modalité du voyage qui ne va pas ou qu’elle voit différemment du reste des compagnons de voyage.

D’où la tentation, de faire du « solo ». Mais, en dehors des moments déclarés « ADP », c’est-à-dire « à disposition des personnes », en bref, « dans ces plages horaires, faites ce que vous voulez », c’est impossible. Tout le monde doit suivre le mouvement. Point barre. Quel que soit le caractère de chacun.
Et même, pendant les heures prévues à cet effet, on ne peut pas faire n’importe quoi. Pour de raisons de sécurité et de bon déroulement du reste du voyage. Rien de plus exaspérant, par exemple, que d’être obligé d’attendre un couple de seniors, prenant son temps sur un marché local et qu’on ne peut joindre, quand il y a un bus à prendre et un horaire à respecter.
Accepter les autres seniors du voyage organisé pour seniors
Dans « Huis clos« , une pièce en un acte, écrite en 1943, par Jean-Paul Sartre, un des personnages s’exclame « L’enfer, c’est les autres !« . Sans faire d’existentialisme, il est certain que les seniors en voyage organisé doivent se faire aux autres s’ils ne veulent pas qu’ils soient les artisans d’un petit Enfer. Petit, sans doute, mais néanmoins bien réel.
Passe encore d’avoir à suivre le mouvement, le problème est de le faire avec qui. Personnalités exigeantes, peu conviviales, en deux mots, pas très commodes, s’abstenir. Car, participer à un voyage organisé, c’est se trouver confronté forcément, d’une manière ou d’une autre, à un moment ou à un autre, aux autres participants.
Et comme souvent dans ce genre d’exercice, une sorte de routine minimale finit par se mettre en place. Laquelle est une sorte de dénominateur commun à tous. D’où la formation rapide d’un éphémère club « Tamalou » et des discussions tournant invariablement autour des trois « B ».
Cela dit, si on est de tempérament naturellement aimable et ouvert à tous, l’Enfer en question, sans se transformer en Paradis, peut néanmoins devenir un Purgatoire, parfaitement acceptable. Après tout, on ne fait pas un voyage organisé pour toute la vie.
Accepter les extras
Dernier point qui souvent prend une tournure irritante, celui des extras. Même avec toutes les précautions prises, les petites lignes regardées à la loupe, reste les extras. Ce sont ces suppléments qui surgissent tout d’un coup sans crier gare.
Ce sont ces billets qu’au détour d’une balade et d’une visite imprévue, ou d’autre chose, il faut absolument prendre. Sauf qu’on n’avait pas du tout envisagé de le faire avant de partir.
Et cela d’autant plus que l’agence de voyages ou l’association des anciens ont martelé jusqu’à plus soif que tout le voyage était « all inclusive ». C’est-à-dire, tout compris. Formidable ! Le voyage peut paraître cher, mais comme il est « all inclusive », la manière dont les participants vont être traités ne peut être que royale.
Oui, mais voilà, il y a quand même des suppléments. Donc, donc, deux scénarios sont possibles. On les refuse et on se prive d’une visite qu’on regrettera encore plus du fait de ne l’avoir pas faite alors qu’on aurait pu. Ou on les accepte.
C’est sans doute la meilleure option. Ce qui revient à dire qu’avant de partir, « all inclusive » ou pas, il faut tout simplement prévoir une petite cagnotte pour les inévitables extras.
Le voyage organisé pour seniors, en bref
Tant qu’on est autonome, il ne faut pas hésiter à partir et à aller là où on a toujours eu envie d’aller. Du moins tant que c’est abordable et sans difficultés particulières. La vie passe vite.
Cela dit, plus on vieillit plus voyager est contraignant. On peut alors se laisser tenter par les voyages organisés pour seniors. Seulement voilà, un voyage organisé a lui aussi ses contraintes. Ce ne sont, évidemment, pas les mêmes que celles que l’on rencontre quand on voyage seul.

Mais, pour être d’une autre nature, elles n’en sont pas moins réelles. En prendre conscience ne les efface pas, mais aide, à coup sûr, à mieux les maîtriser. Et si on n’y arrive pas, ce n’est pas grave. Mieux vaut un beau regret qu’un mauvais souvenir.