La retraite des médecins est une addition de points. Acquis ou non acquis. De ce point de vue, le régime de retraite des médecins n’a pas attendu, pour bien faire, la mise en place du système universel prévu par la réforme générale des retraites. Mais, une fois qu’on a dit ça, tout se complique. De quels points s’agit-il ? Comment donc calculer sa retraite CARMF, puisque c’est la caisse de retraite d’affiliation des médecins. De ce fait, à quel âge les médecins prennent-ils leur retraite ? Et finalement quel est le montant de la retraite d’un médecin et qui la paie ?
Aperçu en quelques titres
Comment calculer sa retraite CARMF ?
Tout d’abord, pourquoi la CARMF ?
La CARMF est la Caisse Autonome des Médecins de France. Elle est présidée par le Dr Thierry Lardenois qui en est à son troisième mandat. Ce dernier ne s’est pas privé de fustiger le projet de futur système universel de retraite. En effet, selon lui, avec sa mise en oeuvre en l’état :
Les médecins qui ont des revenus ne dépassant pas un plafond de la Sécurité Sociale (40 000 €) perdront de 30 % à 33 %. A deux PASS, les pensions connaîtront une baisse de l’ordre de 28 % et à trois PASS de 23 à 24 %.
Et, au passage, la CARMF disparaitrait ! Alors qu’aujourd’hui, elle est une des 10 sections de la CIPAVPL.
Quels sont les points pris en compte dans le calcul de sa retraite CARMF ?
Les points qui servent au calcul de la retraite des médecins ont une triple origine. Ils viennent du Régime Général, du Régime Complémentaire et du Régime Supplémentaire, dit ASV. Pour chacun des régimes, chaque cotisant peut acquérir, au maximum, chaque année :
- 525 points via le régime général, au titre de la tranche 1 et 25 points supplémentaires, au titre de la tranche 2. Soit, au mieux, 550 points.
- 10 points via le régime complémentaire.
- Et 9 points via le régime supplémentaire.
Comment acquiert-on les points entrant dans le calcul de la retraite des médecins ?
L’acquisition des points pour chaque régime est proportionnelle au revenu déclaré par les médecins et sur lequel sont assises les cotisations.
Ainsi pour totaliser les 525 points de la tranche 1 du régime général, il faut avoir déclaré un revenu d’au moins 41 136 €. Ce n’est que si ce revenu dépasse ce dernier seuil qu’il est possible d’accéder à la tranche 2 du régime général.
Dans ce dernier cas, chaque tranche de revenu de 8227 € donne droit à un point supplémentaire, dans la limite de 25 points au maximum.
Les points du régime complémentaire sont validés à raison de un point par tranche de revenu de 14 398 €, dans la limite de 10 points au maximum. Et ceux du régime supplémentaire, à raison de 1 point par tranche de 7785 €, dans la limite de 9 points au maximum.
A noter que pour bénéficier de cette retraite supplémentaire, il faut adhérer à la convention nationale conclue entre la Sécurité Sociale, le Gouvernement et les Syndicats professionnels et formalisée par une convention médicale.
Combien gagne un médecin à la retraite ?
La retraite d’un médecin généraliste est naturellement fonction de son déroulement de carrière. Cela dit, si on prend le cas, par exemple, d’un médecin généraliste, parti à la retraite à 65 ans, avec 166 trimestres à son actif et après 30 ans d’affiliation à la CARMF, dont le revenu moyen a été de 80 000 € par an, on obtient une pension globale de retraite, se répartissant de la manière suivante :
- 6818 €, au titre du Régime général.
- 14 519 €, au titre du Régime complémentaire.
- 11 024 €, au titre du Régime supplémentaire.
Soit, au total, 32 361 € brut par an, ou 2700 € par mois. C’est ce qui correspond à la pension moyenne perçue par les 80 725 médecins retraités. Avant prélèvement sociaux et impôts.
A noter que l’ensemble de ces pensions est payé par la CARMF.
A quel âge les médecins généralistes partent-ils à la retraite ?
L’âge légal du départ à la retraite des médecins généraliste est de 62 ans. Mais, la plupart des médecins généralistes poursuivent leur activité au-delà de cet âge légal. D’où une moyenne de départ à la retraite autour de 65-66 ans. Il y a trois raisons principales à cet âge moyen.
La première, c’est que beaucoup de médecins généralistes qui décident de prendre leur retraite ne trouvent tout simplement pas de remplaçants pour reprendre leur clientèle. Et le phénomène touche désormais aussi bien les villes moyennes que les campagnes.
La seconde, c’est que la poursuite d’activité est encouragée par des majorations de la valeur des points acquis. Ces majorations varient ainsi de 3,75 % à 30 %. Majorations d’autant mieux accueillies par les médecins, qu’elles peuvent être obtenues dans le cadre d’un cumul emploi retraite ou d’un temps choisi.
La troisième étant, bien évidemment, d’éviter d’être pénalisé par des décotes pour défaut de trimestres validés.
En résumé
Comme tous les régimes de retraite, le régime de retraite des médecins est relativement complexe. Il convient donc de s’en préoccuper assez tôt pour ne pas avoir à faire face à de mauvaises surprises. Pour cela, il est utile de faire régulièrement des simulations pour savoir où on en est exactement.
Enfin, compte tenu de la spécificité de la profession médicale et des risques qui lui sont propres, il est également utile de prévoir la couverture de périodes, notamment, d’indisponibilité par des mécanismes tels que ceux offerts par les tontines médicales.